Le cycle de la fiabilité : Les hauts et les bas

Comme la vie elle-même, la maturité des programmes de fiabilité dans une usine suit un processus cyclique. Le diagramme ci-dessous illustre les stades les plus courants que la plupart des usines occupent actuellement en ce qui concerne leur maturité en matière de fiabilité par rapport aux coûts de maintenance. Il se peut que votre usine ne corresponde pas exactement à l'un des quatre niveaux identifiés ; elle peut se situer entre deux phases.

Néanmoins, notre objectif est de présenter le cycle de la fiabilité et de mettre en évidence les erreurs courantes qui conduisent d'un scénario idéal - où les coûts de maintenance s'équilibrent parfaitement avec la fiabilité - à une situation pire encore, où les dépenses de maintenance montent en flèche tandis que la fiabilité de l'installation s'effondre. Il est essentiel de noter que, dans ce contexte, la fiabilité fait référence à l'efficacité des actifs à maintenir leur fonctionnement à un niveau de performance élevé sans aucune panne imprévue. 

Cet article analysera les quatre scénarios suivants : 

Scénario 1 : L'équilibre entre les coûts de maintenance et les performances en matière de fiabilité

C'est le niveau que vous devez viser. Comme l'illustre la figure ci-dessus, une installation fiable a un certain coût. Ce coût est nettement inférieur à celui d'une installation réactive. En effet, si l'on compare les scénarios les plus défavorables, d'après une étude de Solomon Consulting Group, les coûts de maintenance peuvent être supérieurs de 300 à 400 % en fonction du secteur industriel dans lequel se trouve votre usine.

Cependant, le point clé ici est qu'une installation fiable a un certain coût. Comme le montre la figure ci-dessus, une installation fiable a en effet un coût de maintenance inférieur à celui d'une installation réactive non fiable, mais elle n'est pas gratuite. Souvent, les gens ont l'impression qu'une installation fiable ne coûte rien. En effet, une installation fiable permet de limiter la maintenance réactive, mais elle nécessite toujours une certaine somme d'argent pour faire face aux pannes inattendues, aux projets d'amélioration continue, aux initiatives en matière de nouvelles technologies, etc. L'idée qu'une usine fiable ne coûte rien pousse souvent une usine à rétrograder vers le scénario n° 2.

Scénario 2 : Réduire les coûts de maintenance et espérer rester aussi fiable que le scénario 1  

Le fait de se concentrer uniquement sur la conformité de la maintenance constitue une étape positive vers la quantification objective de la maintenance préventive. Ce scénario apparaît souvent lors d'une nouvelle direction, d'un changement de propriétaire ou de l'introduction de nouvelles valeurs et de nouvelles mentalités au sein de l'entreprise. En quête d'une rentabilité accrue, les entreprises recourent généralement à une solution simple : limiter et réduire le budget de maintenance. En conséquence, les coûts de maintenance subissent une réduction significative, comme le montre la figure ci-dessus. Les nouveaux projets de fiabilité seront mis en attente, les projets d'amélioration seront annulés, les entrepreneurs seront renvoyés chez eux, les heures supplémentaires de maintenance seront réduites, etc.

Dans un premier temps, le site parvient à maintenir un niveau de fiabilité et de disponibilité relativement élevé grâce aux principes fondamentaux de fiabilité établis dans le scénario 1. Cependant, au fil du temps, la fiabilité de l'usine perdant de son importance, la dégradation s'installe progressivement. À ce stade, l'entreprise semble très rentable (fiabilité maximisée, coûts de maintenance minimisés), mais la direction et les nouveaux propriétaires sont conscients qu'ils sont en train de basculer dans le scénario n° 3. Cette situation coïncide souvent avec le changement de propriétaire ou de direction, car les parties prenantes précédentes cherchent à se retirer sur une note positive, en maximisant leur investissement, juste avant de se heurter à des difficultés importantes. 

Scénario 3 : ce qui devait arriver est arrivé

Pour commencer, considérons le scénario dans lequel la charge de travail programmée excède la capacité disponible de l'usine. Les actifs critiques deviennent rapidement peu fiables, exigeant une maintenance réactive constante. En mode de survie, les entreprises injectent des fonds pour gérer les défaillances inattendues, ce qui se traduit par une maintenance essentiellement réactive. Une usine réactive doit faire face à une escalade des coûts due à des pannes soudaines, à des besoins de maintenance accrus et à une perte de productivité due à des temps d'arrêt non planifiés.

Ce qu'il faut retenir ici, c'est qu'une somme importante est injectée en termes de coûts de maintenance, mais que tout cet argent est destiné à résoudre les problèmes d'aujourd'hui. Pour reprendre ce qui a été dit plus haut, ce scénario exige des dépenses bien plus élevées que le scénario n° 1, puisqu'une usine réactive dépense 3 à 4 fois plus qu'une usine fiable pour les mêmes actifs et la même configuration - mais dans ce scénario, il n'y a pas d'investissement tourné vers l'avenir. Il s'agit du scénario le plus pessimiste. 

Scénario n° 4 : Investissements lourds pour s'affranchir de la maintenance réactive

Lorsque vous êtes dans le scénario n° 3, vous devez faire quelque chose d'impensable : injecter plus d'argent dans l'usine. À ce stade, les demandes constantes d'un nouveau budget pour les entreprises de maintenance réactive sur le site, les initiatives de réparations urgentes sont la norme sur le site. Cependant, lorsqu'on parle d'injecter plus d'argent, cela doit être centré sur la fiabilité future de l'usine. Il ne peut s'agir de projets de maintenance réactive. L'investissement clé doit s'attaquer aux piliers de la fiabilité de vos usines et là où le rendement est le plus élevé - réévaluation de la criticité, validation des données de base de la GMAO pour les valeurs minimales et maximales de l'usine, et programme d'optimisation de la maintenance. Vous ne savez pas par où commencer ? Prenez du recul et définissez votre niveau de maturité actuel en ce qui concerne tous les piliers de la fiabilité et élaborez un plan d'action concret pour viser une fiabilité de premier quartile - même si cela vous semble utopique à ce stade.

Nous comprenons que si vous envisagez des dépenses supplémentaires, ce n'est probablement pas pour les projets de fiabilité fondamentaux énumérés ci-dessus, mais pour des outils passionnants tels qu'un système de vibration sans fil ou des caméras thermographiques de haute technologie. Cependant, pensez à répondre à ces questions : Comment allez-vous décider où déployer le nouveau système de vibration ? Si une défaillance est détectée avec le système de vibration sans fil, les pièces nécessaires pour effectuer les réparations se trouvent-elles dans votre inventaire ? Les pièces sont-elles saisies dans la GMAO ? Quelle est la facilité avec laquelle vous pouvez les retrouver dans votre GMAO ? Quelles autres stratégies de maintenance sont déployées pour couvrir l'autre mode de défaillance qui n'est pas couvert par la vibration sans fil ?

Toutes ces questions peuvent être abordées lorsque les principes fondamentaux de la fiabilité sont couverts - une évaluation actualisée de la criticité des actifs, une GMAO documentée avec des noms normalisés pour la liste principale des équipements et les nomenclatures, et l'optimisation des stratégies de maintenance basées sur le code de défaillance. Nous savons que ces projets ne sont pas les plus séduisants, mais projet après projet, si ces piliers de la fiabilité ne sont pas couverts par votre programme de fiabilité existant, vous ne pouvez pas vous attendre à construire sur cette base. Ce sont les fondements d'une centrale fiable. Seules les usines disposant des fondamentaux de fiabilité appropriés peuvent déployer avec succès les nouveaux gadgets et les nouvelles technologies qui existent.

Principes fondamentaux de la fiabilité

Après avoir investi de l'argent pour renforcer votre programme de fiabilité, vous serez en mesure de déployer les bonnes stratégies de maintenance en fonction de la criticité de l'actif. Cela devrait conduire à une amélioration significative de la fiabilité de l'usine. Vous serez en mesure de détecter les défaillances potentielles et d'y remédier avant que ne se produisent des défaillances urgentes. Cela devrait également conduire à une amélioration notable de la fiabilité de l'usine, en découvrant les défaillances potentielles grâce à votre programme de maintenance et de gestion du cycle de vie et en prévoyant suffisamment de temps pour remédier à ces problèmes avant les interventions d'urgence. En maîtrisant de mieux en mieux l'état et les performances des équipements, vous observerez une baisse des coûts de maintenance jusqu'à atteindre l'équilibre idéal entre une usine très fiable et ses dépenses de maintenance.